Choisir les livres pour ses enfants

Il existe des livres qui une fois lus vous poussent à réfléchir sur votre perception du monde. Que vous soyez adulte ou enfant, peu importe. Le livre laisse une trace en vous. Le livre permet de construire votre pensée, de vous cultiver sur le sujet traité.

Récemment, un livre, que je n’ai pas lu, a soulevé des questionnements qui m’ont mené à la réflexion suivante : est-ce que je choisis bien les livres de mes enfants ?

Ce livre, je ne l’ai jamais lu. D’ailleurs, je ne vais pas le lire parce que je ne pense pas être la cible.
Mais ce livre m’a bouleversé, sans avoir tourné une de ses pages.

La raison ? Un extrait qui a été montré, où le personnage principal se retrouve face à une orgie de démons. Sans avoir lu le livre, je ne peux me positionner sur l’utilité de la scène. Mais j’ai été choquée quand j’ai appris que le livre était conseillé comme lecture dès l’âge de treize ans.

(Disclaimer : je ne juge en aucun cas le livre ou la présence de telles scènes. Je m’interroge seulement sur la classification de l’âge du livre. Pour rappel, je n’ai pas lu le livre en question).

Je n’ai pas d’enfants de cet âge.

À cet âge, je ne lisais que des thrillers. Il serait légitime aussi de se demander si la lecture de meurtres, parfois détaillés dans les plus sordides détails, est adaptée. Ce n’est donc pas la présence d’une scène de sexe qui m’interroge.

C’est tout un questionnement sur la classification d’âge qui s’est posé. Comment est étudié l’âge auquel un enfant peut, oui ou non, lire sur un tel sujet.

Je respecte déjà plus ou moins la classification de l’âge pour les films, les séries et même les dessins animés.
Je ne suis pas entièrement stricte là-dessus.

Je me base sur la bande-annonce du film, ce qui donne aussi un aperçu de l’ambiance. À savoir si elle est lourde ou si ça reste léger.

Comme les enfants évoluent à leur propre rythme, je m’appuie aussi sur la personnalité de mes enfants, et la maturité qu’ils ont déjà pour leur âge.

Mais quand ils regardent un film, je suis assise avec eux. Je peux voir leurs réactions en temps réel. À la fin du film, on peut échanger dessus.

Je ne dis pas qu’on ne peut pas parler des livres.
Comme moi sur ce blog, les enfants aiment partager leur lecture.
Mais je ne suis pas derrière leur épaule pour lire en même temps.

Toutes ces réflexions sur la classification de l’âge pour les livres m’ont amené à la pensée suivante : je vais devoir lire les livres avant eux, pour les protéger de ce qui pourrait y avoir dedans.

C’est une déduction logique, si on considère que la classification de l’âge des livres n’est pas adaptée.

Mais est-ce que ce n’est pas une sorte de censure ?
En y réfléchissant un peu plus, j’ai réalisé que je ne regardais pas les films avant eux.

Sur quels critères j’allais me baser pour me dire que le livre n’était pas fait pour eux ? Ne serais-je pas allée trop loin ?
Si je m'engageais sur ce chemin-là, je serais partie dans une dérive.

Et surtout, j’aime quand mes enfants me parlent d’un livre qu’ils ont lu. J’aime échanger avec eux. Je sais aussi qu’ils adorent me raconter les aventures qu’ils ont découvertes, et me les partager. Je sais aussi que si jamais ils ne comprenaient pas une scène dans leur livre, ils viendraient m’en parler.

Avant, je me contentais de regarder l’âge, et de lire le résumé.

Maintenant, j’ai ajouté d’autres critères comme le nombre de pages, la longueur des chapitres.

Parce que la classification de l’âge, ce n’est pas que pour le contenu, mais aussi pour la capacité de l’enfant à lire.

Par exemple, j’ai commencé par des livres aux chapitres très courts avant de proposer la saga Harry Potter. En y allant de manière progressive, les trois premiers livres se sont lus facilement.

Je pense qu’il est extrêmement important de rester vigilant sur les lectures des enfants. Surtout quand celles-ci les accompagnent dans leur évolution.

Il est important aussi d’échanger avec eux, et de communiquer sur les livres qu’ils lisent. Cela permet de rester alerte sur ce qu’ils lisent, tout en leur laissant le plaisir de raconter les histoires qu’ils ont lues.